Baldur, fils d'Odin et de la bienveillante sorcière Frigg, était profondément troublé. Depuis quelque temps, son sommeil avait été violé par les rêves les plus inquiétants d'un terrible malheur qui lui était arrivé. Aucune personne à qui il parlait de ces présages ne pouvait croire qu'une telle chose se produirait, car il était l'un des dieux les plus aimés de tous - généreux, joyeux et courageux - il n'apportait que le bonheur dans son sillage partout où il errait.

Son père, Odin, déterminé à découvrir s'il y avait de la vérité dans ce présage, se rendit aux enfers pour consulter la sorcière la plus savante sur ces questions.

Ce qu'il y eût apprit le secoua profondément.

Déguisé pour que la sorcière ne sache pas qui il était, il trouva les salles des enfers ornées d'une splendeur majestueuse comme si elle était prête à honorer l'arrivée d'une personne de la plus grande gloire. Lorsqu'il interrogea la sorcière sur l'identité de l'invité d'honneur, sa réponse stupéfia le dieu dans un silence choqué.

«Pourquoi sire ? ce n'est rien de moins que le puissant Baldur» (ou peut-être simplement «Baldur»).

Son retour triste à Asgard a suscité le sentiment de malaise le plus profond parmi ses semblables, sa femme Frigg, mère de Baldur, plus particulièrement.

«Cela ne peut tout simplement pas arriver» pensa la toujours bienveillante Frigg envers elle-même, et utilisant chaque once de son talent de sorcière, elle jura chaque chose, vivante et non vivante, dans tous les coins et recoins du cosmos à un serment contraignant . Qu'aucun mal ne puisse jamais arriver à Baldur.

Une paix s'abattit sur Asgard avec le dernier de ces serments jurés, et assurés par la force d'un tel serment, les dieux se moquèrent du présage.

Ils décidèrent de faire un jeu de l'invincibilité, désormais pleinement assurée de Baldur. Debout devant eux, ils ont jeté tout ce qui leur arrivé - des bâtons, des pierres, des lances, des épées, des haches. Et chacune de ces choses - des choses qui auraient sûrement tué n'importe quel autre être - a simplement rebondi de manière inoffensive sur le dieu riant et brillant, s'immobilisant en un tas croissant autour de lui.

Mais, tous les dieux ne faisaient pas que du sport. Il y en avait un rusé et toujours faux Loki , qui sentit une opportunité de méfait.

Soigneusement déguisé, il s'approcha de Frigg, qui souriait au sport qui se déroulait devant eux, et demanda, apparemment en toute innocence, "le serment d'épargner Baldur du mal, cela a été juré par toutes choses dans le cosmos?"

«Oui en effet», répondit la sorcière, «tout sauf le petit et innocent gui. Cette chose douce ne pouvait de toute façon jamais nuire, il n'était pas nécessaire de lui demander de prêter serment ». Satisfait de cette connaissance, Loki s'éloigna silencieusement des dieux rieurs et joyeux et chercha immédiatement le gui.

Arrachant le gui, il aiguisé une extrémité de la tige tendue à une pointe acérée et revint à grands pas vers le groupe de dieux qui se livraient maintenant à ce qui devenait rapidement leur jeu préféré.

D'un côté, il vit le dieu aveugle Hoder (Old Norse Höðr, «Slayer»), largement ignoré et ne prenant aucune part aux jeux.


"Hoder, c'est tellement dommage que vous n'ayez pas pu vous joindre à la preuve de la magnifique invincibilité de Baldur", entonna le Loki sans foi, "ici, prenez cette lance, et je guiderai votre main dans la bonne direction afin que vous puissiez lancer cette branche sur lui ».

Souriant, Hoder accepta et, de toutes ses forces, souleva le bâton aiguisé vers Baldur.

Il frappa le carré du dieu dans la poitrine et, contrairement à tout ce qui avait été jeté dans sa direction, le traversa complètement, lui transperçant le cœur et le frappant mort sur-le-champ.

Le silence choqué qui tomba immédiatement sur les dieux rassemblés comme la nuit la plus dure, la plus froide et la plus amère de l'hiver était total. C'était complet. C'était étouffant. C'était comme si chaque souffle d'air avait été aspiré de la poitrine de chaque dieu rassemblés.

Alors que Baldur restait sans vie devant eux, l'angoisse et la peur crue en eux et ils commencèrent à bouillir. Parce que cette mort unique, cette terrible perte de lumière, de rire et d'amour n'était pas seulement la mort de Baldur.

C'était le premier véritable présage de la dévastation, de la destruction et des horreurs à venir.

C'était le premier signe de Ragnarok.